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Lettre de l’administratrice salariée d’Enedis n°15

« Hercule », achat des pertes, passage de l’hiver…

Un tour d’horizon des sujets de tension sur le distributeur

Mercredi 26 octobre dernier, les parlementaires ont validé la nomination de Luc Remont à la tête d’EDF. Son audition était instructive et l’on peut se féliciter que le nouveau PDG d’EDF fasse des réseaux l’un des trois piliers de sa stratégie en reconnaissant leur rôle essentiel au cœur de la transition énergétique.


Pour
autant, même s’il assure ne pas arriver avec un « projet préétabli », son passé de banquier d’affaires lui a valu la réputation de « privatiseur en série ». La question se pose alors légitimement de savoir si l’État n’a pas nationalisé EDF pour mieux le démanteler ?
Face
à la dette du groupe et aux enjeux de restructuration de la filière nucléaire en particulier, on peut s’attendre à de nouveaux projets de réorganisation. La perspective d’un « nouvel Hercule » n’est pas définitivement écartée. Pour mémoire, Enedis avait été placée dans une « boîte verte », entre EDF branche commerce et EDF ENR elle n’avait rien à faire. Grâce à la mobilisation sans faille de tous les salariés, le projet a été arrêté.


Face
à un éventuel futur projet de restructuration, l’État assure que les parties prenantes (organisations syndicales en particulier) seront consultées. Aux côtés de l’Alliance CFE UNSA Énergies, je reste particulièrement mobilisée sur ce dossier et je ne manquerai pas de vous en tenir informés.

D’autres inquiétudes pèsent actuellement sur Enedis

En premier lieu, l’achat des pertes

Enedis doit acheter sur le marché de l’électricité pour compenser ses pertes, pertes techniques liées à l’effet Joule et pertes non techniques liées à la fraude, à l’énergie non facturée, etc. Or, comme toutes les entreprises, Enedis est particulièrement concernée par l’augmentation du prix de marché de l’électricité. Le budget d’achat des pertes qui s’élevait à 1,4 milliard en 2021 va se retrouver considérablement augmenté.

Un trou dans les résultats que la régulation du TURPE n’avait pas prévus, mais le remboursement dans le cadre du CRCP sera progressif et des échanges ont lieu actuellement avec la CRE pour trouver des solutions. Enedis devra toutefois avancer le financement.
À noter
: l’achat des pertes sur le marché alourdit le TURPE et donc le prix payé par les consommateurs. Il semble indispensable de réformer ce mécanisme absurde qui rend Enedis victime de marchés irrationnels.

Ensuite, le passage de l’hiver (et des suivants) s’annonce périlleux pour Enedis

Faible remplissage des barrages, tranches nucléaires en maintenance laissent augurer un hiver compliqué d’un point de vue électrique, en particulier si les températures devaient baisser significativement. L’appel à la sobriété et aux écogestes semble avoir été entendu et le niveau des prix de l’énergie modère la consommation. Par ailleurs, certaines mesures telles que l’arrêt du déclenchement des chauffeeau pendant la pointe méridienne permettent de lisser les consommations.
Cependant,
si cela devait ne pas suffire, il faudrait procéder à des délestages. Il s’agit de coupures d’une durée de 2h environ sur des plages horaires correspondant aux pics de consommation. Enedis
se
prépare à cette éventualité en relation avec les préfets sur les territoires. Le délestage reste un dispositif très encadré, décidé par RTE. Le risque en terme d’image pour Enedis n’est néanmoins pas à négliger.

 

Isabelle Chevalier

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