Alliance CFE UNSA Énergies

Ambition climat : comment atteindre les objectifs ?

C’est le pragmatisme qui fera réussir l’ambition climat de l’Europe, et non l’angélisme ou le dogmatisme

L’Alliance CFE UNSA Énergies appelle l’Europe à plus de pragmatisme dans sa politique énergie et climat face à des challengers redoutables, en particulier la Chine. Elle doit envisager toutes les solutions bas carbone, sans dogmatisme technologique ou politique, ni angélisme industriel. C’est seulement à cette condition que l’objectif européen de réduction d’au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, décidé lors du dernier Conseil Européen, sera un vrai succès et non une victoire à la Pyrrhus. Mais pour l’Alliance CFE UNSA Énergies, qui soutient l’objectif de neutralité carbone en 2050, la nouvelle ambition climat de l’Europe va globalement dans le bon sens.

Alors que le secrétaire général de l’ONU appelle le monde, cinq ans après l’Accord de Paris, à « déclarer l’état d’urgence climatique », les 27 dirigeants européens viennent de se mettre d’accord, lors du dernier Conseil européen, sur un objectif de réduction des émissions de CO2 d’ici 2030 de 55 % par rapport à 1990. Convaincue que le sens de l’histoire, c’est la décarbonation de l’économie mondiale et qu’il n’y a pas un moment à perdre face à l’urgence climatique, l’Alliance CFE UNSA Énergies salue cette ambition climatique qui engage l’Europe sur la voie de la neutralité carbone en 2050.

Même si la Grande-Bretagne, à la veille de sa sortie de l’Union, fait mieux en annonçant une ambition de réduction de 68 %, l’Alliance CFE UNSA Énergies mesure la hauteur de cette ambition européenne, notamment au regard des risques de hausse des émissions allemandes dans les deux prochaines années selon le groupe d’experts BloombergNEF. Dès lors, cette ambition ne se concrétisera que si l’Europe met toutes les chances de son côté et agit avec pragmatisme, ce qui suppose de mobiliser toutes les solutions bas carbone dont elle dispose alors que la course technologique mondiale est lancée.

Pour l’Alliance CFE UNSA Énergies, c’est ce pragmatisme qui doit guider la Commission européenne et faire de la neutralité technologique bas carbone sa boussole. Outre sa stratégie hydrogène qui doit être bas carbone pour éviter le dogme du tout renouvelable, cette boussole doit conduire la Commission à n’exclure aucune solution bas carbone de la taxonomie, qu’il s’agisse de l’hydroélectricité, du nucléaire, du gaz renouvelable ou de l’innovation bas carbone. C’est ce que réclament nombre de pays européens, notamment de l’est, loin du dogmatisme dont font preuve certains autres. C’est ce que le Gouvernement français doit défendre à Bruxelles.

C’est bien à cette condition que l’Europe pourra réellement s’engager dans une décarbonation rapide et massive de son économie et dans une transition qui soit réellement juste, à moindre coût pour les citoyens européens. Pour l’Alliance CFE UNSA Énergies, l’urgence climatique ne permet plus d’escompter des gains d’efficacité énergétique irréalistes ou d’hypothétiques ruptures technologiques pour décarboner. Il est au contraire indispensable d’utiliser toutes les technologies éprouvées à la disposition de l’Europe pour décarboner et ainsi concrétiser l’ambition qui vient d’être décidée.

Enfin, dans la course technologique mondiale lancée sur la neutralité climatique, l’Europe ne peut plus se permettre la naïveté ou l’angélisme. Alors que Joe Biden annonce le retour dans la course des États-Unis, la Chine affiche elle son leadership climatique afin d’asseoir ses ambitions industrielles. Pourtant, en semant des centrales à charbon le long de ses Routes de la Soie, la Chine reste le 1er investisseur mondial dans des centrales au charbon.

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