Europe de l’énergie : s’attaquer aux racines du mal
Europe : les fédérations syndicales françaises de l’énergie veulent s’attaquer aux racines de la crise
Les quatre grandes fédérations syndicales françaises de l’énergie ont exigé un changement de cap radical pour sortir le marché de l’électricité des logiques libérales lors de la dernière réunion du Comité de Dialogue Social Sectoriel Électricité à Bruxelles. Elles appellent les responsables politiques et la Commission Européenne à ne pas se satisfaire des solutions aujourd’hui proposées en Europe pour sortir de la crise énergétique.
La flambée des prix du gaz et l’augmentation vertigineuse des prix de l’électricité en Europe affectent gravement populations et entreprises dont les factures explosent. Elle n’est pas sans lien avec l’exaspération des populations et participe à la montée des contestations partout en Europe.
Dans une déclaration commune en présence du représentant de la Direction Énergie de la Commission Européenne, d’Eurelectric[1] et des fédérations européennes IndustriAll[2] Europe et EPSU[3], les fédérations FNME-CGT, CFE-CGC Énergies, FCE-CFDT et FO Énergie et Mines ont relevé : « Ces événements doivent nous donner l’opportunité de travailler ensemble quant au futur de l’énergie en Europe, avec une idée forte, celle de porter la nécessité d’un retour à des prix maitrisés pour une politique énergétique bénéficiant à toutes et tous. Il faut pousser à une vision globale européenne assortie d’une planification à long terme tout en laissant à chaque État Membre la liberté de son mix énergétique pour parvenir à ces objectifs. » Une première étape pourrait s’inspirer des exceptions obtenues par l’Espagne et le Portugal.
Au-delà des raisons conjoncturelles, il s’agit de regarder les raisons structurelles et pour cela s’interroger sur les Directives Européennes mises en place dans le cadre de l’ouverture à la concurrence des marchés européens de l’électricité depuis le début des années 2000. L’Interfédérale composée des fédérations syndicales représentatives des industries électriques et gazières françaises fustige le choix libéral européen, qui a largement oublié que l’électricité est un bien essentiel, ne cessant de privilégier la loi du marché et la concurrence face aux missions de service public et à l’intérêt général.
« Déjà, avant cette crise, comme le met en évidence une récente étude des services de la Commission européenne, c’est en Europe que les prix de détail d’électricité des pays du G20 étaient les plus élevés et avaient le plus augmenté. L’actuelle flambée des prix ne fait que renforcer ce constat plus que défavorable pour l’Europe, sa compétitivité et le niveau de vie de ses citoyens. Nous sommes bien là sur un problème structurel amplifié par la crise que nous souhaitons conjoncturelle. », relèvent les auteurs de la déclaration.
[1]Eurelectric est l’association sectorielle qui représente les intérêts communs de l’industrie de l’électricité au niveau européen.
[2]IndustriAll Europe fédère les syndicats européens de salariés de l’industrie.
[3]EPSU est la fédération européenne des syndicats des employés des services publics en Europe.