Violences conjugales et travail
L’Alliance CFE UNSA Energies demande un engagement de toutes les entreprises de la branche professionnelle
Un féminicide tous les trois jours en France. Le chiffre fait froid dans le dos.
En 2022, cent dix-huit femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint. [1].
Au total, ce sont 145 personnes qui ont été tuées au sein du couple, 118 femmes et 27 hommes, soit quasiment le même total que l’année précédente (143).
Ces chiffres dramatiques constituent la partie émergée de l’iceberg. En effet, en 2021 en France, les services de sécurité ont enregistré 208 000 victimes de violences conjugales, chiffre qui témoigne de l’ampleur de ce fléau. Parce que les violences conjugales ne s’arrêtent pas aux portes du domicile et impactent la vie professionnelle des victimes, l’Alliance CFE UNSA Energies demande un engagement plus fort des entreprises sur ce sujet.
Les violences conjugales concernent tout le monde
Les violences conjugales sont multiples : psychologiques, verbales, économiques, physiques, sexuelles ou encore cyberviolence. Elles concernent tout le monde, indépendamment du genre, de la classe sociale, de l’âge, de la culture, de l’origine, des croyances, de l’orientation sexuelle… Il faut néanmoins souligner qu’elles affectent les femmes de manière disproportionnée : ainsi en France, 87 % des victimes sont des femmes, 13 % des victimes sont des hommes[2].
Les violences conjugales ne s’arrêtent pas aux portes du domicile
Il n’est pas rare que les violences conjugales dépassent la sphère privée et pénètrent l’univers professionnel. Elles peuvent, en effet, avoir un impact direct et réel sur la vie professionnelle des victimes (fatigue, retard, absentéisme, stress, fragilité, perte de concentration, perte de performance, isolement…) mais aussi sur leur environnement professionnel (collègues – managers). Elles sont également susceptibles de s’introduire jusque sur le lieu de travail de la victime.
Pour l’ensemble de ces raisons, les violences conjugales doivent être intégrées à la politique de santé, sécurité et prévention au sein de l’entreprise. L’employeur agira non seulement au nom de l’obligation de santé et sécurité des salariés, mais aussi au titre de la prévention et l’information des salariés.
Par ailleurs, l’entreprise est aussi parfois le seul endroit où une victime de violences conjugales se trouver en sécurité, offrant un réseau d’entraide et de soutien.
Toutes les entreprises doivent s’engager dans ce combat
Les entreprises ont un véritable enjeu de santé et de prévention et un rôle majeur à jouer dans la lutte contre ce fléau en termes d’engagement sociétal. Certaines entreprises des IEG sont déjà pleinement engagées.
Pour l’Alliance CFE UNSA Énergies, chaque individu et chaque milieu, y compris le milieu professionnel, doivent contribuer à prévenir et à contrer les violences conjugales.
Toutes les entreprises se doivent de mettre en place officiellement en place un dispositif d’accompagnement des victimes, de le faire connaître et de l’afficher : organisation et aménagement du temps de travail, aides financières, logement, mobilité, sécurité… et d’intégrer les violences conjugales dans leurs politiques de prévention.
Parce qu’elle est convaincue qu’ensemble, nous pouvons éradiquer le fléau des violences conjugales, l’Alliance CFE UNSA Energies s’engage à sensibiliser l’ensemble de ses équipes et à afficher dans ses locaux les numéros d’urgence. Parce qu’en parler, c’est déjà agir.
[1] Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple pour l’année 2022, réalisée par la délégation d’aide aux victimes du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer.
[2] https://www.interieur.gouv.fr/analyse-violences-conjugales