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Portrait d’un syndicaliste chevronné

Irvin JIM est un syndicaliste chevronné, élu depuis plus de 30 ans à divers postes, qui intervient avec passion en tant que Secrétaire général du National Union of Metalworkers of South Africa dans les réunions internationales. Lors du Comité Exécutif d’IndustriAll Global Union (IAG) qui s’est tenu au Cap, il n’a comme à son habitude pas mâché ses mots. Nous continuons avec lui notre série de portraits de syndicalistes internationaux.

Lors du Comité Exécutif d’IndustriAll Global Union, cet enfant d’ouvriers agricoles, qui a grandi à la campagne puis dans les townships les plus peuplés et pauvres d’Afrique du Sud, est intervenu parmi quelque 160 syndicalistes du monde entier pour rappeler que les syndicats du Sud global craignent ce qu’il est convenu d’appeler la Transition Juste. Cette transition vers une économie décarbonée, certes indispensable, doit, selon lui, être menée aux prix et rythmes que les différents pays peuvent assumer : « Tout pays souverain doit décider de manière souveraine quel est l’énergie qui lui convient. » Il fustige l’ingérence du Fonds Monétaire International, des USA et des banques européennes, qui exigent la sortie des énergies fossiles, tout particulièrement du charbon, pour octroyer des prêts.  Il a plus particulièrement défendu l’idée que la Transition énergétique doit profiter à l’Afrique. Il n’a pas seulement plaidé pour un rythme raisonnable de sortie des énergies fossiles, mais surtout rappelé que la plupart des composants des nouvelles technologies, tout particulièrement pour les batteries des voitures électriques, sont extraites en Afrique et transformées ailleurs : « Pourquoi ne pas construire les batteries en Afrique ? ». Toujours dans le monde de l’énergie, il dénonce la privatisation des outils de production d’énergie, qui profite aux actionnaires, mais pas aux salariés ou plus généralement aux citoyens.

Le syndicaliste, qui a commencé par défendre les salariés d’une entreprise de pneus de Port Elizabeth, demande avec insistance la solidarité des salariés tout au long de la chaîne de valeur industrielle. Il dit et répète que la grève doit être un instrument de dernier recours. Mais, ses interventions montrent sa détermination.

Irvin JIM s’est montré tout aussi déterminé pour nuancer les propos des Européens par rapport à la guerre en Ukraine ou l’attitude à adopter par rapport à la Russie et au Bélarus (ou Biélorussie). Certes, il demande comme tous les syndicalistes présents au Cap l’arrêt des combats, qui font tant souffrir la population, et demandé qu’IndustriaAll Global Union fasse pression en ce sens. Mais, il a rappelé que dans un conflit, il y a toujours deux parties, demandé que la discussion continue ou reprenne avec toutes les parties. Il a aussi demandé que les mêmes exigences s’appliquent aux syndicats ukrainiens et russes.

Quant au débat sur la défense des droits de la communauté LGBTQR+, le syndicaliste qui se réclame du marxisme, a défendu les mêmes droits pour tous les travailleurs, dont les membres de la communauté LBGTQR+, qui ont souffert et souffrent encore trop souvent de discriminations. Ni plus, ni moins, mais toujours avec conviction et passion.

 

Lire l’épisode 1 – Les femmes ouvrent la conférence IndustriAll au Cap

Lire l’épisode 2 – Portraits de femmes syndicalistes