L’avenir des infrastructures gazières
L’avenir énergétique de l’Europe passe par celui de ses infrastructures gazières
Alors que le calendrier s’accélère pour la traduction en actes législatifs de son nouveau paquet climat « Fit for 55 », la Commission européenne a annoncé cet été qu’elle présenterait son prochain paquet gazier en décembre et qu’elle envisageait une législation pour « soutenir le financement de certaines activités économiques, y compris le gaz, qui favorisent la transition vers la neutralité climatique ». Parce que l’Europe ne peut se priver d’aucun des outils permettant de décarboner vite et fort en sortant le plus rapidement possible des énergies très carbonées, l’Alliance CFE UNSA Énergies accueille favorablement cette volonté affichée de soutenir l’avenir du gaz en Europe.
Pour autant, l’Alliance CFE UNSA Énergies attend de la Commission qu’elle aille au-delà du discours. Si elle veut intégrer les défis de la neutralité carbone pour le secteur gazier européen, elle doit préciser ses intentions en révisant les directives et règlements de manière à permettre le développement de l’hydrogène bas carbone comme celui des gaz renouvelables alors que l’Europe représente plus de 70 % de la production mondiale de biométhane. C’est d’autant plus important que la décarbonation du secteur gazier qui est en voie d’accélération doit être favorisée, y compris avec le développement des technologies CCUS (carbon capture utilization and storage), et que le gaz, liquéfié (GNL) ou véhicule (GNV), reste une pièce maîtresse dans la décarbonation du secteur des transports qui est responsable de près d’un quart des émissions de gaz à effet de serre.
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Une politique qui reposerait sur des importations d’hydrogène bleu élaboré à partir d’énergies fossiles avec capture du CO2, comme l’envisage la Russie malgré un bilan carbone désastreux selon une récente étude scientifique américaine1, ou d’hydrogène vert à partir du continent africain, quitte à risquer l’accusation de néocolonialisme énergétique, constituerait un contresens politique majeur. Au contraire, si les dirigeants ne se paient pas de mots quand ils défendent réindustrialisation et relocalisation, leur stratégie doit favoriser le développement de filières industrielles européennes sur l’ensemble de la chaîne de valeur, et non les importations…
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