Intérêt général et mix électrique 2050
L’Alliance CFE UNSA Énergies défend une vision industrielle et sociale de l’avenir électrique de la France
Alors que le Gouvernement se préoccupe enfin des rentes du solaire liées aux tarifs de rachat signés avant 2011, non sans susciter une levée de bouclier de leurs principaux bénéficiaires, c’est sur les éoliennes que le débat fait aujourd’hui rage entre ceux qui les considèrent comme un mirage ou une calamité écologique, et ceux qui y voient une nécessité vitale, parée de toutes les vertus. Loin de ces débats passionnels et idéologiques, l’Alliance CFE UNSA Énergies défend plus que jamais une approche rationnelle, industrielle et sociale de l’avenir électrique de la France, guidée par le seul intérêt général.
Le gestionnaire de réseau de transport suédois, Svenska Kraftnät, vient d’alerter sur les conséquences du développement de l’éolien en Suède et dans les pays voisins sur la stabilité du réseau électrique. L’Alliance CFE UNSA Énergies est plus que jamais convaincue que la priorité de toute politique énergétique est d’assurer la sûreté et la résilience du système électrique mais aussi de garantir la compétitivité et la souveraineté énergétiques du pays, tant pour les consommateurs que pour l’industrie française. Dans leurs travaux rendus publics cette année, France Stratégie et le Haut-Commissariat au Plan ne disent pas autre chose.
C’est dans ce contexte que RTE a publié, le 10 juin, le bilan de la consultation sur les grands scénarios de mix électrique à horizon 2050, avant la publication d’un rapport final attendu à l’automne prochain.
Fortement engagée dans ces travaux de RTE, l’Alliance CFE UNSA Énergies y défend la complémentarité entre le nucléaire et les énergies renouvelables, clef de l’atteinte de la neutralité carbone en 2050 et d’une électrification bas carbone qui soit à la fois abordable, compétitive, massive et résiliente. Elle partage ainsi la vision exprimée par la Ministre déléguée à l’industrie pour qui « notre avenir énergétique et écologique passe par le nucléaire » au nom d’une « écologie des solutions », ou celle de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) pour qui l’urgence climatique impose le déploiement massif des technologies décarbonées existantes telles que les énergies renouvelables mais aussi le nucléaire.
Pendant que le Gouvernement insiste sur les impératifs de réindustrialisation et de relocalisation industrielle après une pandémie qui a mis en exergue les dépendances stratégiques de la France, l’AIE alerte sur le « décalage entre les ambitions climatiques mondiales et la disponibilité des minerais critiques et des métaux », ce qui doit nous inciter à la prudence sur les dépendances géostratégiques et industrielles qu’un scénario trop dépendant des énergies renouvelables ferait peser sur la souveraineté nationale.
Dans cette perspective, l’Alliance CFE UNSA Énergies demande à RTE de privilégier les scénarios qui limitent l’artificialisation des sols ainsi que les coûts du système électrique, notamment ceux liés au développement des réseaux de transport et de distribution, et qui participent pleinement à la réindustrialisation du pays en fournissant au pays une électricité bas carbone à la fois compétitive et sûre. Ce sont aussi les scénarios qui présentent la plus forte intensité en emplois qualifiés et durables et qui favorisent le maintien ou le développement de véritables filières industrielles nationales qui doivent être défendus.
Pour l’Alliance CFE UNSA Énergies, la triste expérience que l’Europe a connue il y a dix ans avec l’abandon de sa filière industrielle photovoltaïque au profit des importations chinoises doit impérativement servir de leçon.
Défendant cette vision industrielle et sociale de l’avenir du mix électrique français, l’Alliance CFE UNSA Énergies espère que le Gouvernement saura s’inspirer des travaux de RTE pour faire les bons choix en renonçant au rythme de déclassement des réacteurs nucléaires existants aujourd’hui inscrit dans la programmation pluriannuelle de l’énergie et en décidant dès que possible, et avec le souci du long terme, l’engagement du renouvellement du parc électronucléaire.
Toute procrastination aurait en effet des conséquences irréversibles à court terme tant pour l’avenir d’une des principales filières industrielles du pays, comme l’a souligné le président de l’ASN en avril, que pour l’objectif d’une décarbonation rapide, massive et compétitive. Et dans le même temps, il doit engager une approche aussi stratégique que rationnelle du développement des énergies renouvelables afin de constituer de véritables filières industrielles.
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