Hommage à Marcel Boiteux
La CFE Énergies salue la mémoire du Président Marcel Boiteux dont la vision éclaire plus que jamais l’avenir.
À la tête d’EDF durant vingt ans, Marcel Boiteux s’est éteint le 6 septembre à l’âge de 101 ans. La CFE Énergies salue la mémoire de celui qui a dirigé l’électricien national pour en faire un service public d’excellence, reconnu dans le monde entier, et dont la vision, les analyses et les valeurs sont plus modernes que jamais.
Lancement du programme électronucléaire, contrats, programme entre EDF et l’État, intelligence tarifaire… l’héritage de Marcel Boiteux est immense. Il a été l’architecte de la véritable raison d’être d’EDF, à savoir celle d’être une entreprise industrielle de service public qui a offert à la France la compétitivité électrique et l’indépendance énergétique… et bien avant l’heure, des atouts bas-carbone. Pour la CFE Énergies, profondément attachée aux valeurs de service public, il reste un exemple pour tous les acteurs du secteur énergétique.
Au moment où les dirigeants redécouvrent les priorités que sont la souveraineté énergétique et la sécurité des approvisionnements, les valeurs d’intérêt général, la vision long terme et l’approche systémique que Marcel Boiteux a incarnées, doivent plus que jamais éclairer l’avenir. À l’heure du défi climatique et de celui de la préservation des ressources, le souci des biens communs cher à Marcel Boiteux doit être au cœur des politiques publiques.
Marcel Boiteux n’a pas fait que dénoncer avant l’heure les turpitudes coupables de l’État actionnaire dans son ouvrage Haute Tension*. Il a alerté dès 2007 sur les « ambiguïtés de la concurrence » en rappelant que les fondamentaux techniques et économiques de l’électricité conduiraient une dérégulation dogmatique à la catastrophe, dont la crise des prix de l’énergie de 2022 et le poison de l’AReNH sont les parfaites illustrations. Et l’intelligence tarifaire qu’il nous a transmise est un outil plus moderne que jamais à l’heure où le pilotage de la demande et les solutions de flexibilité sont au cœur des enjeux de décarbonation.
Pour la CFE Énergies, Marcel Boiteux fut aussi l’homme de l’intelligence dans la politique salariale de l’entreprise, et de l’engagement d’EDF sur la voie de l’intéressement. En faisant avancer la participation des salariés aux résultats de l’entreprise et en mettant en place l’élection des administrateurs salariés en 1983, Marcel Boiteux a fait d’EDF un bon exemple de la démocratisation de l’entreprise et du partage de la valeur ajoutée, bien avant la loi PACTE et dans le respect des fondamentaux du Conseil National de la Résistance.
Enfin, la CFE Énergies n’oublie pas que Marcel Boiteux défendait la liberté managériale et la recherche de l’adhésion des salariés au sein de l’entreprise, comme il l’écrivait dans Haute Tension : « mieux vaut un système imparfait qui mobilise ses inventeurs qu’un système parfait, venu d’en haut, qui ne requiert plus que de l’obéissance ».
Pour la CFE Énergies, l’héritage de Marcel Boiteux reste plus que jamais la fondation d’une politique énergétique au service de l’intérêt général.
* Haute Tension, aux éditions Odile Jacob