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ENGIE : bonne performance financière, et perspectives encourageantes – Lettre N° 19

L’actualité du groupe ENGIE a été marquée par une activité régulatoire soutenue au cours de ces dernières semaines, une bonne performance financière au premier semestre 2023 et une avancée significative des questions relatives au nucléaire en Belgique.

Une activité régulatoire soutenue et incertaine

Sur le plan européen

L’Union Européenne travaille aux réponses industrielles et financières à apporter à l’Inflation Reduction Act américain (IRA). Des progrès notables ont vu le jour dans la négociation du « Critical Raw Material Act », dont la finalité est de sécuriser les chaînes de valeurs sur l’approvisionnement en matériaux sensibles, notamment dans le secteur des énergies renouvelables. En revanche, les discussions sur le « Net Zero Industry Act » se heurtent à une opposition entre la France et l’Allemagne, sur la question de l’inclusion du secteur nucléaire dans le périmètre des « technologies stratégiques ».

Sur le plan national

Les travaux sur la loi de programmation énergie-climat (LPEC) sont en voie de finalisation, en vue d’une présentation à l’automne prochain. Les trajectoires de décarbonation ont déjà fait l’objet d’annonces par la Première Ministre en mai dernier. Les principaux enjeux concernent les efforts entrepris pour l’électricité renouvelable, la chaleur renouvelable et le soutien aux gaz verts et décarbonés. Sur ce dernier point, deux éléments semblent d’ores et déjà acquis : l’augmentation des tarifs de rachat du biométhane permettant de garantir un nouvel essor des projets, de même que la confirmation, dans un rapport publié par la CRE, de la pérennité des infrastructures gazières. Les modèles économiques et régulatoires devront donc s’adapter aux hypothèses de consommation, comme aux nouvelles fonctionnalités des réseaux gaziers (accroissement sensible des points d’entrée avec la montée en puissance du biométhane en substitution du gaz fossile). Des points de vigilance doivent être néanmoins suivis : telle la question de la tension sur les réseaux électriques ou le traitement de la décarbonation du bâtiment associé au devenir des chaudières.

Contexte d’une bonne performance financière semestrielle

ENGIE a communiqué fin juillet sur les résultats du groupe au 1er semestre. Le Groupe affiche un EBIT à 7 Md€ (6,7 Md€ hors nucléaire), en lien notamment avec la poursuite de sa stratégie de développement des renouvelables, des solutions énergétiques liées à la décarbonation et des infrastructures à l’international. Sur ce résultat, la part relative à l’entité GEMS (management et gestion de l’énergie) s’établit à 3,1 Md€, dont 1,5 Md€ sur la gestion des risques pour les clients, et 1,6 Md€ dans le domaine de la gestion et de l’optimisation des actifs.

Le résultat net récurrent part du groupe s’établit à 4 Md€, suivant la dynamique de l’EBIT, et vient confirmer la guidance financière pour l’année 2023, laquelle avait été réévaluée à un niveau situé dans la fourchette 4,7 à 5,3 Md€ sur l’exercice en cours. ENGIE affiche un très bon cash-flow opérationnel, à 9,5 Md€, qui permet une diminution de la dette nette financière (23 Md€ au 30 juin) malgré le versement du dividende. Les dépenses d’investissement (3,3 Md€) sont en retrait par rapport au budget, mais confirmées en global sur l’année pleine.

La dette nette économique, incluant l’intégralité des engagements négociés sur le nucléaire (voir ci-dessous) est en augmentation, à 41,4 Md€.

Le Groupe souligne en outre le nécessaire effort à réaliser sur les frais généraux et administratifs, dans un contexte inflationniste.

Finalisation des engagements sur le nucléaire

ENGIE est parvenu à concrétiser un terrain d’entente avec le gouvernement belge, portant sur le devenir de l’activité des centrales nucléaires des sites de Tihange et de Doel. Les principes de l’accord mis en place sont les suivants :

Prolongation de 10 années des 2 tranches de Doel 4 et de Tihange 3, avec un redémarrage possible dès novembre 2025.

Création d’une entité juridique dédiée à l’exploitation de ces 2 réacteurs, détenue à parité par ENGIE et l’autorité belge.

Répartition des risques par application d’un contrat pour différence, autour d’un prix garanti.

Fixation d’un montant forfaitaire pour le traitement futur des déchets nucléaires, payable à des échéances définies. Ce dernier point sécurise les engagements financiers d’ENGIE sur l’aval du cycle du combustible nucléaire et le démantèlement de l’ensemble des réacteurs, engagements qui ne seront plus soumis à l’incertitude des renouvellements périodiques des estimations. Néanmoins, ce montant forfaitaire est aligné sur un volume de déchets produits, sur lequel l’exploitant demeure responsabilisé.

L’ensemble de ces dispositions reste soumis à la validation de la Commission européenne.

Conclusion : des perspectives encourageantes, à confirmer à l’automne dans le plan à moyen terme

ENGIE vient de vivre une longue période agitée, marquée par une remise en cause totale de ses engagements sur le gaz russe et une forte volatilité des prix de l’énergie. Personne ne peut garantir que les turbulences vécues par les marchés soient irrémédiablement révolues. En revanche, le Groupe a su créer de la valeur à travers ces volatilités, et continuer à délivrer sa stratégie industrielle, en dépit des tensions sur les marchés d’approvisionnement. Il a sécurisé par ailleurs l’avenir lié à l’activité nucléaire.

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