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Avenir énergétique de l’Europe

Lors de la 16ème édition du forum européen de l’énergie nucléaire (ENEF) qui vient de se tenir à Bratislava, la CFE Énergies a poursuivi l’action qu’elle mène depuis de nombreuses années pour défendre, au nom de la neutralité technologique bas carbone, de la résilience énergétique mais aussi de la souveraineté industrielle et technologique de l’Europe, la place que doit jouer le nucléaire dans le modèle énergétique européen.

A l’heure où la relance du nucléaire est à l’ordre du jour au plan mondial selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), le conflit russo-ukrainien a remis au cœur de l’agenda politique européen les questions de la sécurité des approvisionnements énergétiques et de l’autonomie stratégique.

Aujourd’hui, le défi aussi colossal que vital de la neutralité carbone impose d’utiliser tous les leviers de décarbonation, sans dogme ni exclusive, en respectant la neutralité technologique. A la veille d’une nouvelle édition de la COP, la 28ème, le nucléaire n’est certainement pas la seule solution à tous ces défis, mais il n’en est pas moins une des solutions pertinentes. La CFE Énergies salue donc la déclaration de Kadri Simson, commissaire européenne à l’énergie, selon qui « pour atteindre la neutralité climatique, nous avons besoin de toutes les technologies, y compris le nucléaire ».

Pour autant, malgré l’inclusion du nucléaire, assortie de conditions restrictives, dans la taxonomie européenne, pour laquelle la CFE Énergies s’est mobilisée en initiant une coalition syndicale européenne représentant 11 États-Membres et à laquelle l’alliance du nucléaire aujourd’hui portée par le gouvernement français fait écho, les questions sur le financement restaient entières.

Aujourd’hui, la possible inclusion du nucléaire, en cours de discussion à Bruxelles, dans les technologies stratégiques du Net Zero Industry Act (NZIA) comme la dernière déclaration du Vice-président de la Commission, Maroš Šefčovič, en faveur du nucléaire et de la neutralité technologique bas carbone, témoignent d’un début d’évolution positive. La volonté, désormais assumée, de réduire les dépendances européennes et d’organiser une meilleure résilience du système énergétique européen, pousse dans le même sens.

Les avancées constatées à Bratislava en faveur d’une alliance européenne autour des petits réacteurs modulaires (SMR), constituent un autre signal positif. Pour autant, la promotion des SMR à l’échelle européenne ne doit pas conduire les dirigeants européens à procrastiner en matière de réacteurs de plus forte puissance. Ils ne doivent pas non plus croire naïvement qu’il suffit de financer les projets de SMR en Europe pour faire une stratégie industrielle européenne créatrice d’emplois durables et qualifiés pour les citoyens européens, surtout s’ils financent des projets nord-américains alors même que l’américain Nuscale rencontre des difficultés sur certains de ses projets aux États-Unis.

Les milliards d’euros financés par l’Europe en matière d’infrastructures énergétiques ne créeront en effet d’emplois pour les Européens que s’ils reposent sur de véritables écosystèmes industriels, et non sur des importations d’équipements ou de technologies extra-européennes. Cela vaut autant pour le nucléaire que pour les énergies renouvelables.

Le comble serait que l’Union européenne, en soutenant partout en Europe les projets de SMR de technologie nord-américaine, finisse par financer le développement d’usines de fabrication de SMR basée aux États-Unis ou au Canada, pour le plus grand bonheur de l’industrie nord-américaine. Pour la CFE Énergies, seule une relance européenne du nucléaire qui crée des emplois industriels pour les Européens ferait sens en répondant aux principes sociaux du développement durable !

Maintenant que la souveraineté industrielle n’est plus un tabou à Bruxelles, la CFE Énergies ne peut que souligner et saluer la volonté affichée de doter l’Union Européenne (UE) d’une stratégie industrielle en matière de combustibles nucléaires destinée à réduire ses dépendances. Reste à l’UE d’être cohérente en faisant de même avec les SMR…

Une question essentielle reste cependant aujourd’hui sans réponse : tous ces projets ne verront le jour que s’ils sont financés. C’est aussi vrai à Prague, Bratislava, Bucarest ou Varsovie qu’à Paris. C’est là la clef de la relance du nucléaire en France comme partout en Europe. Ce sera aussi l’heure de vérité pour les dirigeants européens qui doivent passer du discours aux actes, en créant un cadre régulatoire et financier favorable à la relance du nucléaire, et en ne limitant plus le soutien financier européen aux seules énergies renouvelables.

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