Montée de l’État à 100 % au capital d’EDF
ÇA CHANGE QUOI ?
Pourquoi l’État veut-il détenir 100 % du capital d’EDF ?
L’État possède 84,1 % du capital d’EDF. Cela lui permet de faire déjà presque « ce qu’il veut » mais lorsqu’il prend des décisions contraires aux intérêts d’EDF, les 15,9 % d’actionnaires minoritaires peuvent dénoncer ces agissements s’ils considèrent être spoliés.
En détenant 100 %, l’État élimine ce risque et a les mains libres pour imposer à l’entreprise ce qu’elle doit faire, acheter (Framatome, GE …,) ou vendre (des MWh à TotalEnergies, EDF EN à ENGIE…) et à quel prix.
Sans contre-pouvoir, l’État imagine plus facilement « reconfigurer » le Groupe, par exemple avec un HERCULE bis. C’est ce que le Gouvernement appelle « renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais les projets ambitieux et indispensables pour la transition énergétique » et « disposer d’une gouvernance appropriée ».
Hélas, la détention à 100 % par l’État ne résoudra pas la sous-capitalisation et l’endettement abyssal de l’entreprise, ni la vente à perte imposée par l’AReNH. De plus, techniquement, rien ne garantit qu’avec cette opération, EDF pourra emprunter à un taux proche d’un emprunt d’État. Pour l’entreprise et ses clients, aucune assurance que ce sera mieux demain qu’hier !
Les salariés seront donc, avec leurs OS, le dernier rempart à la désintégration d’EDF.
Pour les actionnaires, comment cela va-t-il se passer ?
L’État va lancer une offre publique d’achat conduisant au retrait d’EDF de la bourse. Dès que l’État aura 90 % des actions, il imposera un « retrait obligatoire » aux derniers actionnaires.
Dans la pratique, l’État veut aller très vite et réaliser l’opération dès septembre.
En tant qu’actionnaire salarié, que deviennent mes placements ?
Les titres acquis par l’ORS 2022 seront livrés comme prévu le 25 juillet. Ensuite, si l’OPA a bien lieu, l’État proposera le rachat de toutes les actions disponibles sur le marché sur la base de 12€ par action ou sur la « valeur de remplacement » pour la formule MULTIPLE de l’ORS.
Les sommes issues du rachat des actions resteront immobilisées sur le PEG pendant la durée restant à courir jusqu’au terme de l’indisponibilité initiale de 5 ans.
En fonction de la date d’acquisition de leurs actions, certains salariés seront donc perdants !
Les actionnaires salariés ont manifesté leur confiance en investissant dans l’entreprise. Celle-ci a perdu de la valeur à la suite de mauvaises décisions de l’État (Hinkley Point, AReNH, fermeture anticipée de Fessenheim…). Pour l’Alliance CFE UNSA Énergies, il est hors de question que des salariés perdent une partie de leur épargne à cause de cette OPA au ras des pâquerettes.
Après avoir été incités à investir, les salariés doivent être indemnisés du préjudice subi !