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Rachat des activités nucléaires de General Electric

L’État doit être aux côtés d’EDF dans son action pour préserver la souveraineté industrielle du pays

Après plusieurs mois de négociations, General Electric serait sur le point d’officialiser le rachat par EDF de ses activités nucléaires de GE Steam Power après les avoir acquises en 2015 auprès d’Alstom. Si la CFE Énergies considère comme légitime une opération destinée à assurer l’avenir des compétences nucléaires du pays et donc la consolidation d’une filière industrielle qui concourt à la souveraineté nationale, il n’en demeure pas moins que l’État doit assumer sa responsabilité, qui est grande, dans ce sauvetage des activités nucléaires passées en 2015 sous la coupe de GE.

La CFE Énergies regrette tout d’abord qu’à force d’avoir oublié l’importance d’une véritable politique industrielle et de s’en être remis aux seules lois du marché, qu’il soit financier ou concurrentiel, l’État ait été frappé de cécité stratégique pour l’industrie française et abandonné toute capacité d’intervention. Il en est aujourd’hui réduit à demander à EDF d’intervenir alors que le rachat de ses fournisseurs et équipementiers n’est en rien au cœur de la stratégie d’un électricien.

Par conséquent, la CFE Énergies demande à l’État d’assumer ses responsabilités et de recapitaliser EDF afin de lui donner les moyens financiers de réaliser une opération qui n’entre pas dans le cœur de sa stratégie et de son métier d’électricien. Le Ministre Bruno LE MAIRE qui a déclaré que « l’État sera toujours aux côtés d’EDF et de ses salariés » doit désormais passer du discours aux actes.

C’est d’ailleurs ce que l’État avait consenti à faire en 2015 quand il avait demandé à EDF de prendre le contrôle d’AREVA NP redevenu Framatome dans le cadre du sauvetage d’AREVA. La CFE Énergies tient à rappeler que cette recapitalisation de 2015 n’a en rien constitué un soutien de l’État à EDF puisqu’elle n’a en rien résolu le problème de sous-capitalisation endémique d’EDF mais seulement financé le rachat d’AREVA NP à la demande de l’État, contrairement aux éléments de langage récités aujourd’hui dans les médias.

Cette recapitalisation est d’autant plus urgente et essentielle que le coup de poignard gouvernemental imposant à EDF de subventionner ses concurrents de 20 TWh supplémentaires d’AReNH fragilise les équilibres financiers de l’électricien national et le prive de précieuses ressources alors qu’il est confronté à des investissements industriels massifs pour assurer la transition bas carbone, la réindustrialisation et la sécurité d’alimentation électrique de la France.

Par ailleurs, l’intégration des activités nucléaires de General Electric n’a de sens que si l’État assure l’avenir de l’industrie nucléaire française en lui donnant la visibilité nécessaire. La CFE Énergies réaffirme que cette visibilité repose d’abord sur la prolongation la plus large et la plus durable du parc nucléaire existant, ce qui doit conduire le Gouvernement à revoir les objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie.

Cette visibilité suppose tout autant d’engager sans tarder le renouvellement du parc nucléaire par des réacteurs EPR en décidant du mécanisme de rémunération et du modèle de financement quitte à faire évoluer le régime européen des aides d’État, ce qui suppose de passer là-aussi du discours présidentiel de novembre 2021 aux actes concrets. Cette visibilité est d’autant plus essentielle que la réussite de la décarbonation par l’électricité passe par une croissance de la demande d’électricité et donc de nouvelles capacités pilotables de production.

En organisation syndicale responsable, la CFE Énergies sera enfin tout aussi vigilante quant à la mise en œuvre des synergies entre EDF et les activités ainsi rachetées, et sur la préservation des compétences en évitant que ce rachat ne conduise à des réductions d’effectifs.

Contact presse : Alexandre GRILLAT –

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