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Reprendre confiance après la maladie : un retour accompagné

Nous l’avons suivie dès son arrêt maladie, et naturellement, quand l’échéance du retour s’est profilée, elle nous a sollicités. Elle avait besoin d’être rassurée, de se sentir soutenue et de savoir qu’elle n’était pas seule face aux démarches. C’est notre rôle de militants d’être présents à ses côtés, dans les moments difficiles comme dans les étapes de reprise.

Elle se demandait si elle allait pouvoir reprendre son poste dans de bonnes conditions, si son rythme de travail serait adapté, et comment ses collègues réagiraient.  Si elle était toujours en phase avec les changements de l’entreprise, si elle était attendue. La peur de ne pas être à la hauteur ou de subir un jugement est très présente après une telle épreuve.

Nous avons travaillé à la fois avec elle et avec l’entreprise. Professionnellement, il s’agissait de s’assurer que des aménagements soient possibles pour faciliter sa réintégration progressive. Humainement, notre rôle est aussi d’écouter, de rassurer, et de créer un climat bienveillant qui lui permette de reprendre confiance.

Je pense que c’est la certitude de ne pas être seule. Savoir qu’elle peut s’appuyer sur un collectif qui connaît les rouages de l’entreprise et qui peut intervenir si nécessaire. C’est souvent le premier contact avant le retour en entreprise, le regard bienveillant est essentiel. Cela enlève une grande part de stress.

Nous avons eu plusieurs discussions pour anticiper son retour. L’idée était de poser les bases dès le départ : aménagement de poste, rythme de reprise, et vigilance sur la charge de travail

Nous avons cherché à instaurer un dialogue franc. Le manager doit comprendre que la reprise ne peut pas être “comme avant” immédiatement. Dans l’ensemble, l’échange a été constructif, même si cela demande parfois de rappeler certains points comme le fait que l’entretien de retour est indispensable.

Oui, bien sûr. Le médecin du travail est un acteur clé pour donner l’aptitude et valider les aménagements, conseiller sur le rythme de travail. L’assistante sociale, de son côté, peut aider sur les aspects plus personnels ou administratifs. Tous ces relais permettent d’apporter une réponse globale.

Souvent, c’est la méconnaissance du vécu de la personne. Les collègues ou les managers n’imaginent pas toujours la fatigue, les effets secondaires, ou la fragilité psychologique qui subsistent. Il peut aussi y avoir un manque de souplesse dans l’organisation du travail. Et l’intégration dans une équipe qui a changé engendre une perte de repère.

Une vraie culture d’accueil et de réintégration. Il faudrait que chaque retour après un long arrêt fasse l’objet d’un parcours pensé, avec de la prévention, des échanges réguliers et des aménagements durables si nécessaire.

Pour tous les retours à l’emploi, le dialogue, l’écoute et la bienveillance. Si le salarié se sent entendu, respecté et soutenu, il retrouve plus facilement confiance et énergie. Et c’est toute l’entreprise qui en sort gagnante.