Programmation pluriannuelle de l’énergie

Avec la nouvelle stratégie française énergie et climat (SFEC), l’Alliance CFE UNSA Énergies salue une évolution salutaire de la politique énergétique de la France, tout en pointant certaines fragilités et insuffisances.

Nous saluons la nette évolution de ce projet par rapport aux orientations précédentes. Finie la fermeture anticipée aussi politique qu’insensée de réacteurs nucléaires sans tenir compte des impératifs de sécurité énergétique ! Finie la procrastination sur le renouvellement du parc nucléaire ! Finie l’interdiction brutale et sans concertation des chaudières à gaz ! Grâce à la mobilisation des salariés, les appels en faveur d’une politique énergétique pragmatique et responsable ont été entendus !

• Le défi de la sortie des énergies fossiles doit s’appuyer sur des objectifs étayés de sobriété, d’indépendance énergétique, de souveraineté industrielle, de compétitivité, de développement d’emplois durables et qualifiés. La transition sera juste, si elle accompagne les salariés dans les mutations professionnelles et les ménages dans la transition écologique.

• Nous saluons l’importance accordée au développement des compétences. Mais nous alertons les pouvoirs publics sur la nécessité d’une GPEC sur plusieurs décennies et à l’échelle globale du pays pour disposer des emplois qualifiés, afin que l’ensemble des salariés puissent trouver leur place et être accompagnés pendant la transition.

• Ambition, pari ou simple affichage ? La première hypothèse dimensionnante concerne une réduction de 30 % de l’énergie consommée en 2030 et de 50 % en 2050. Compte tenu du retard significatif dans l’isolation des bâtiments, de l’augmentation de la consommation liée à la réindustrialisation du pays, et du retard dans la mise en service des moyens de production bas carbone, l’Alliance CFE UNSA Énergies considère que le gouvernement ne s’est donné aucune marge de manœuvre.

• Les sujets de la puissance disponible et de la pointe électrique semblent eux-aussi fragiles. Il est nécessaire de construire des moyens de production électrique bas carbone pilotables et pour lesquelles la France dispose du savoir-faire et d’une main d’œuvre qualifiée. Le développement de capacités hydroélectriques est à ce titre essentiel !

• L’Alliance CFE UNSA Énergies considère nécessaire de requestionner l’accès prioritaire au réseau des énergies renouvelables électriques, au regard de l’impératif de stabilité du réseau mais aussi d’une équité de traitement entre énergies bas carbone.

• La SFEC affiche des objectifs ambitieux et motivants en matière de gaz renouvelables ou bas carbone français, avec notamment 50 TWh / an pour la méthanisation en 2030. La recherche et l’innovation dans les domaines de l’hydrogène et des gaz renouvelables de 2^ème génération nécessiteront un soutien clair et devront se traduire dans les tarifs. Il est dans l’intérêt de la France de soutenir cette filière pourvoyeuse d’énergie renouvelable, pilotable et stockable.

En synthèse, l’Alliance CFE UNSA Énergies considère que ce projet SFEC-PPE3 va dans le bon sens mais qu’il présente des fragilités dans ses dimensions sociales et humaines.

En effet cette stratégie faite d’ambitions tous azimuts présuppose la disponibilité de salariés qualifiés et engagés pour réussir tous les paris de la SFEC pour les 20 prochaines années ! Nul doute que le contrat social comme la rémunération seront des clefs pour l’attractivité de métiers essentiels à la réussite de la transition énergétique. Et plusieurs positions récentes n’en prennent pas le chemin…

L’Alliance CFE UNSA Énergies ne peut se satisfaire de ce premier pas dans la bonne direction et exige que les pouvoirs publics entendent la voix des salariés. Car il n’y aura pas de transition énergétique sans les forces vives des Industries Électriques et Gazières.

Pour en savoir plus, vous trouverez en pièce jointe le courrier adressé au Ministère de la Transition Énergétique.