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Libéralisation énergétique : trois décennies pour quel résultat ?

Depuis 1996, l’Europe a imposé la concurrence dans l’électricité et le gaz, au nom d’un dogme libéral :« la concurrence est bonne par essence, et la main invisible du marché est toujours la plus agile ».
La CFE Énergies alerte depuis le début : ces secteurs énergétiques relèvent des biens communs voire de monopoles naturels, essentiels à la souveraineté du pays.

Entre 2026 et 2028, les entreprises électro intensives (chimie, acier, automobile) pourraient bénéficier d’un prix   subventionné  d’environ 5 c€/kWh, afin de soutenir leur compétitivité face aux États-Unis et à la Chine, dans un contexte de forte hausse des prix de l’énergie depuis la guerre en Ukraine. Ce dispositif, constitutif d’une aide d’État, nécessite l’accord préalable de la Commission européenne.

Parallèlement, Berlin prévoit de déployer 8 à 10 GW de nouvelles capacités de production électrique au gaz, conçues pour être hydrogen-ready, c’est-à-dire compatibles avec les objectifs de décarbonation à long terme.

Après avoir cassé les monopoles sous l’effet des directives européennes, l’Allemagne revient… à des prix subventionnés pour sauver sa compétitivité électrique, comme la France en son temps avec l’AReNH qui avait pour objectif d’aider la concurrence à concurrencer EDF ! Alors, pourquoi avoir libéralisé pour revenir 30 ans après à des prix par certains côtés administrés ?

Le gaz : même erreur dogmatique, mêmes conséquences. La Commission européenne a interdit les contrats de long terme pour les approvisionnements gaziers européens qui garantissaient des prix compétitifs et stables, toujours au nom de la concurrence. Résultat : perte de compétitivité gazière et dépendance totale à la volatilité des marchés. L’industrie européenne le paie encore.

Les Britanniques eux-mêmes font marche arrière : premiers promoteurs des privatisations et des libéralisations, ils renationalisent aujourd’hui leurs opérateurs ferroviaires. Même eux reconnaissent l’échec du “tout-marché” !

  • Un bilan transparent de 30 ans d’ouverture des marchés
  • La reconnaissance de l’énergie comme bien commun
  • Une régulation stable et souveraine
  • Une stratégie de long terme à l’abri de la spéculation.