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Joyce APPIAH veut devenir juriste du travail

Joyce APPIAH est de ces personnalités que les Britanniques décrivent comme « inspiring ». Autrement dit, elle inspire. Elle ne donne pas l’exemple, mais l’envie de faire à notre tour, de nous dépasser, de prendre notre destin en mains.

Dans le staff de Public Utility Workers Union du Ghana, syndicat qui défend les salariés de l’électricité, de l’eau et du logement social, et auquel elle a adhéré dès son premier emploi, elle coordonne les agendas. Rencontre en marge de la Conférence de mi-mandat d’IndustriAll Global Union, qui rassemble au Cap, en Afrique du Sud, pour la première fois les syndicalistes de l’industrie du monde entier depuis la pandémie de COVID-19.

La jeune femme, dont la langue maternelle est le krobo, parle couramment l’anglais et divers dialectes de l’ouest africain. Après avoir fait des études de psychologie à Accra, puis obtenu une maitrise consacrée à la santé internationale à Copenhague, elle a travaillé sur le terrain dans les villages de son pays. Elle était chargée de la formation des femmes aux questions d’hygiène et d’assainissement. Quand l’eau a été amenée dans les villages, les femmes ne devaient plus faire de longs trajets à pied pour la chercher, mais il a fallu par exemple qu’elles apprennent à maintenir les puits propres.

C’est seulement dans ce contexte que Joyce APPIAH a été sensibilisée à l’importance de l’égalité hommes femmes. Elle a fait ses études secondaires dans un lycée de filles, où il n’y avait pas de concurrence possible avec les garçons. Et, à la maison, sur sept enfants, il y avait six filles. « Cet environnement m’a rendue forte », dit-elle avant d’ajouter dans un éclat de rire « Mais c’était toujours moi l’activiste de la famille. »

« La société civile est forte au Ghana. Mais, les syndicats font face à d’immenses défis », dit-elle. Elle parle des sociétés multinationales, surtout chinoises, qui exploitent les gisements de pétrole et de gaz ainsi que les mines de bauxite et d’or. Ces défis sont transverses à toute l’Afrique. Une jeune syndicaliste ougandaise en avait parlé aussi en Comité des femmes. Ces défis, Joyce APPIAH veut contribuer à les relever. Elle a repris ses études, cette fois de Droit, pour devenir juriste du travail.

Le responsable de sa fédération syndicale l’écoute, visiblement heureux de voir un tel dynamisme.

 

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Lire l’épisode 2 – Portraits de femmes syndicalistes

Lire l’épisode 3 – Portrait d’un syndicaliste chevronné

Lire l’épisode 4 – Les jeunes intègrent le comité exécutif

Lire l’épisode 5 – Corinne SCHEWIN, connectée au monde depuis Marseille