Forum du centenaire du Conseil Français de l’Énergie
Présent au forum du centenaire du Conseil Français de l’Énergie, Alexandre GRILLAT, Secrétaire National affaires publiques et relations institutionnelles, est intervenu au nom de la CFE Énergies, plus particulièrement lors du débat sur la conciliation entre urgence climatique, croissance, acceptabilité sociale et souveraineté énergétique. Il a témoigné pour porter la parole des salariés, celles et ceux qui font vivre le secteur énergétique au quotidien.
Rappelant que l’énergie est un sujet par nature politique, encore plus dans un contexte de retour des rapports de force géopolitiques, Alexandre GRILLAT a indiqué que l’acceptabilité sociale de la transition énergétique, c’est bien évidemment délivrer un projet de société qui fait sens afin d’embarquer les citoyens. Mais cette acceptabilité sociale, essentielle à la réussite de la transition, c’est aussi celle des salariés. Une transition réussie parce que pilotée et anticipée, et en aucun cas brutale, dogmatique et imposée. Embarquer, c’est susciter l’adhésion, c’est donner du sens et faire preuve de bon sens.
Les exemples des dernières années sont pourtant légion où les salariés n’ont pas hésité à se mobiliser pour refuser une transition imposée aux forceps et à contresens parce que n’embrassant pas tous les enjeux de la transition. Fermer les dernières centrales au charbon en oubliant l’impératif de sécurité des approvisionnements électriques, refuser au niveau européen que le nucléaire puisse jouer son rôle dans l’atteinte de la neutralité carbone en 2050, imposer la fin des chaudières au gaz sans se soucier de l’avenir des réseaux de distribution de gaz et des salariés, poursuivre la fuite en avant dans les énergies renouvelables en oubliant la faiblesse des emplois réellement durables et qualifiés créés malgré les dizaines de milliards d’euros investis, et céder au mythe de la concurrence heureuse pour sacrifier le patrimoine hydroélectrique national au moment où l’eau est plus que jamais un bien essentiel… autant d’exemples où les salariés ont du se mobiliser pour éviter les contresens et remettre le pragmatisme au cœur de la transition énergétique.
Car c’est là l’essentiel, il faut redonner du sens à la transition énergétique, c’est la clef de l’adhésion. Et il faut faire de l’intérêt général la seule boussole de cette transition. N’oublions que la France disposait dans les années 80 d’un système énergétique, et en particulier électrique, souverain, compétitif, vecteur de progrès social et avant l’heure décarboné… et bien évidemment guidé par l’intérêt général.
Si Marcel Boiteux en a été l’architecte, il doit désormais être l’inspirateur de la transition énergétique qui concilie combat climatique, progrès économique et social, et indépendance énergétique.