Économie du nucléaire
L’avenir du système électrique impose de respecter les lois de la physique comme celles de l’économie, sans chercher à réécrire l’histoire
Alors que nombre d’acteurs attendent la fumée blanche des arbitrages gouvernementaux sur le dispositif prenant le relais de l’AReNH, les associations AFIEG et ANODE qui regroupent notamment les fournisseurs dits alternatifs, appellent à une régulation stricte de l’électricité issue du nucléaire, en demandant l’éligibilité des centrales nucléaires existantes aux CfD (contrats pour différence).
Au regard de la dénonciation, par la commission d’enquête parlementaire, d’années « d’insouciance énergétique », la CFE Énergies considère que le juste prix de l’électricité est celui qui assure la pérennité et le développement des infrastructures électriques nécessaires à l’équilibre production – consommation sur le long terme.
Autrement dit, le juste prix est le coût de développement, et non le coût comptable qui ne permet en rien d’assurer, sur le long terme, la sécurité d’alimentation électrique des consommateurs particuliers et industriels, ni même la survie de l’électricien national lui-même.
Dans ce débat, aussi politique que technique, où chacun défend ses intérêts, la CFE Énergies demande au Gouvernement d’agir en pensant à l’intérêt général et au long terme, et donc de respecter les fondamentaux de l’économie du système électrique, lequel n’est pas un marché comme les autres, mais un service et même un service public essentiel au fonctionnement de toute la société.
Enfin, la CFE Énergies est vigilante quant aux modalités de mise en œuvre de l’accord qui vient d’être trouvé par les ministres de l’énergie des 27 États-Membres sur la réforme du marché de l’électricité et sur les CfD.
En effet, ces modalités sont à ce stade imprécises, le diable se cachant dans les détails, et soumises au résultat du prochain trilogue.
Quant au pouvoir de contrôle donné à la Commission européenne et à sa direction de la concurrence sur les CfD, il fait craindre le retour d’un projet de désintégration d’EDF, auquel certains à Bruxelles travaillent depuis très longtemps et contre lequel l’Interfédérale CGT – CFE-CGC – CFDT – FO s’est longuement mobilisée.