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La CFE Énergies plaide pour la subsidiarité en Europe

Un large consensus porte sur la nécessité de décarbonation, mais chaque pays a ses priorités. Ainsi l’Espagne craint peut-être plus encore que la France et l’Allemagne une désindustrialisation massive, l’Allemagne mise très fort sur les énergies renouvelables et veut s’appuyer sur l’hydrogène vert pour pallier la fin des importations bon marché de gaz russe pour son industrie forte consommatrice d’énergie, alors que la France mise, elle, à nouveau sur son atout nucléaire.

La CFE Énergies plaide avec vigueur pour que l’Europe applique en matière de mix énergétique le principe de subsidiarité, autrement dit que les décisions soient prises autant que possible au niveau national, voire local. Plusieurs syndicats ont aussi rappelé les trois piliers du développement durable : écologique, économique et social.

Le colloque de Madrid a également mis en évidence que notre priorité commune est le développement d’énergies bas-carbone et qu’il ne faut surtout pas se tromper de priorités : de grandes puissances telles que la Chine, les États-Unis ou la Russie ne s’embarrassent pas de beaux discours, mais offrent des solutions industrielles pragmatiques en Afrique ou en Amérique du Sud, qui profitent tout autant, voire plus, à leur propre économie. 

On pouvait aussi noter de nombreuses voix convergentes sur le fait qu’il ne faut pas opposer les énergies, car nous aurons besoin de toutes les énergies décarbonées. Les problèmes concrets concernent plutôt le besoin d’eau, quelle que soit la technologie utilisée. Au niveau politique et économique, la délocalisation industrielle vers les pays fortement ensoleillés et un néocolonialisme faisant produire de l’hydrogène en Afrique et gardant les industries à haute valeur ajoutée en Europe sont deux risques majeurs.

Quelques fausses bonnes idées ont aussi été évoquées. Ainsi, l’un des participants a relevé que « si l’électricité pour les voitures électriques est produite par des centrales à charbon, c’est comme si la voiture dite propre roulait au charbon. »

La rencontre fut en outre l’occasion de découvrir l’expérience innovante d’une « vallée de l’hydrogène » au Pays basque. Les paramètres de la politique énergétique sont tellement nombreux et complexes que toute expérience dans le monde réel, même si elle n’est par forcément transposable à grande échelle, est bienvenue.