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Réindustrialiser l’Europe : le pari des aides d’État

Pour une transition industrielle véritablement bas-carbone

La CFE Énergies a pris toute la mesure de l’enjeu. Oui, l’Europe doit accélérer sa transition, mais elle ne peut y parvenir sans cohérence ni réalisme.

Plutôt qu’une focalisation exclusive sur les énergies renouvelables intermittentes, la CFE Énergies plaide pour une approche technologique neutre, fondée sur l’efficacité, la disponibilité, l’empreinte carbone réelle et les spécificités nationales. Car au cœur de cette transformation, il y a des infrastructures, des compétences, des emplois, mais aussi des citoyens qui subissent déjà la hausse des prix de l’énergie.

Ne pas répéter les erreurs : reconnaître toutes les filières bas-carbone

L’encadrement proposé par la Commission européenne ne saurait négliger le rôle fondamental du nucléaire. Garant de la stabilité, pilier de la souveraineté énergétique française et européenne, le nucléaire est entré dans une nouvelle phase d’investissement. Comme les renouvelables hier, il doit aujourd’hui bénéficier d’un cadre adapté, tenant compte de ses cycles longs, de ses risques spécifiques, et des flux financiers qu’il mobilise.
La transition ne peut pas se faire sans pilotabilité du système électrique, ni sans vision systémique. C’est pourquoi la CFE Énergies alerte sur le risque de déséquilibre du système électrique si l’on continue à encourager le développement de moyens de production intermittents sans investissement parallèle dans les moyens pilotables, mais aussi les réseaux, le stockage, les STEP, ou le gaz bas-carbone.

Une politique énergétique au service de l’industrie et des territoires

Au-delà du mix énergétique, c’est le destin industriel des États Membres de l’Europe qui est en jeu. Le soutien aux technologies bas-carbone ne doit pas devenir un levier de financiarisation ou de privatisation. Il doit au contraire permettre de renforcer les filières industrielles stratégiques, maintenir les savoir-faire sur nos territoires et garantir des emplois durables.
Hydrogène bas-carbone, captage et stockage du CO₂, valorisation des minerais critiques, soutien aux infrastructures gazières, autant de dimensions que la CFE Énergies demande d’intégrer pleinement dans les mécanismes de soutien proposés.

Une transition énergétique ne peut réussir sans justice sociale

Pour la CFE Énergies, une transition véritablement réussie est avant tout une transition portée par les femmes et les hommes du secteur, grâce à un dialogue social actif, à la valorisation des compétences, à la préservation de l’emploi et à un service public solide. Car au-delà des objectifs climatiques, c’est bien l’intérêt général et la cohésion sociale qui doivent guider l’action.