ActualitésDiversité

Reprendre confiance après la maladie : un retour accompagné

Qu’est-ce qui vous a amené à accompagner cette adhérente dans son retour au travail ?
Nous l’avons suivie dès son arrêt maladie, et naturellement, quand l’échéance du retour s’est profilée, elle nous a sollicités. Elle avait besoin d’être rassurée, de se sentir soutenue et de savoir qu’elle n’était pas seule face aux démarches. C’est notre rôle de militants d’être présents à ses côtés, dans les moments difficiles comme dans les étapes de reprise.

Quelles étaient ses principales inquiétudes au moment du retour ?
Elle se demandait si elle allait pouvoir reprendre son poste dans de bonnes conditions, si son rythme de travail serait adapté, et comment ses collègues réagiraient.  Si elle était toujours en phase avec les changements de l’entreprise, si elle était attendue. La peur de ne pas être à la hauteur ou de subir un jugement est très présente après une telle épreuve.

Comment contribuez vous à sécuriser son retour, sur le plan professionnel et personnel ?
Nous avons travaillé à la fois avec elle et avec l’entreprise. Professionnellement, il s’agissait de s’assurer que des aménagements soient possibles pour faciliter sa réintégration progressive. Humainement, notre rôle est aussi d’écouter, de rassurer, et de créer un climat bienveillant qui lui permette de reprendre confiance.

Selon vous, qu’est-ce qui est le plus utile pour elle dans votre accompagnement ?
Je pense que c’est la certitude de ne pas être seule. Savoir qu’elle peut s’appuyer sur un collectif qui connaît les rouages de l’entreprise et qui peut intervenir si nécessaire. C’est souvent le premier contact avant le retour en entreprise, le regard bienveillant est essentiel. Cela enlève une grande part de stress.

Quels échanges avez-vous eus avec la direction et les ressources humaines ?
Nous avons eu plusieurs discussions pour anticiper son retour. L’idée était de poser les bases dès le départ : aménagement de poste, rythme de reprise, et vigilance sur la charge de travail.

Et avec le manager ?
Nous avons cherché à instaurer un dialogue franc. Le manager doit comprendre que la reprise ne peut pas être “comme avant” immédiatement. Dans l’ensemble, l’échange a été constructif, même si cela demande parfois de rappeler certains points comme le fait que l’entretien de retour est indispensable.

Avez-vous conseillé des échanges avec d’autres interlocuteurs (médecin du travail, assistante sociale, médecin conseil) ?
Oui, bien sûr. Le médecin du travail est un acteur clé pour donner l’aptitude et valider les aménagements, conseiller sur le rythme de travail. L’assistante sociale, de son côté, peut aider sur les aspects plus personnels ou administratifs. Tous ces relais permettent d’apporter une réponse globale.

Quels sont, selon vous, les principaux obstacles pour un retour après un long arrêt maladie ?
Souvent, c’est la méconnaissance du vécu de la personne. Les collègues ou les managers n’imaginent pas toujours la fatigue, les effets secondaires, ou la fragilité psychologique qui subsistent. Il peut aussi y avoir un manque de souplesse dans l’organisation du travail. Et l’intégration dans une équipe qui a changé engendre une perte de repère.

Que faudrait-il renforcer dans les entreprises pour faciliter ces retours ?
Une vraie culture d’accueil et de réintégration. Il faudrait que chaque retour après un long arrêt fasse l’objet d’un parcours pensé, avec de la prévention, des échanges réguliers et des aménagements durables si nécessaire.

Quels sont, selon vous, les facteurs de réussite ?
Pour tous les retours à l’emploi, le dialogue, l’écoute et la bienveillance. Si le salarié se sent entendu, respecté et soutenu, il retrouve plus facilement confiance et énergie. Et c’est toute l’entreprise qui en sort gagnante.