Les réseaux électriques sont au cœur de la transition bas-carbone
Les gestionnaires de réseaux électriques et leurs salariés sont une des clefs de la transition bas-carbone
En publiant la semaine dernière le bilan mondial de l’accord de Paris en vue de la COP 28 de Dubaï, les Nations Unies appellent à amplifier l’action climatique, et ce, sur tous les fronts. La convention cadre sur les changements climatiques (CCNUCC) insiste en particulier sur le nécessaire développement des énergies renouvelables, l’électrification et la gestion de la demande.
Ce développement de la production d’électricité décentralisée comme l’intensification de l’électrification des usages sont autant de priorités qui placent les réseaux électriques, de transport comme de distribution, au cœur de cette transition bas-carbone, voire en font la clef de la réussite. Pour la CFE Énergies, qui garde en tête les fondamentaux du système électrique, c’est une évidence.
À l’échelle européenne, Eurelectric et les associations des gestionnaires de réseaux estiment ainsi à près de 600 milliards d’euros les besoins d’investissements dans les réseaux de transport et de distribution. C’est ce message qui a été rappelé à l’occasion d’un forum européen sur les réseaux qui s’est tenu le 7 septembre dernier.
Dès lors, l’absence manifeste de véritable stratégie de la Commission européenne en matière de réseaux électriques ne manque pas d’inquiéter, comme en atteste l’absence d’équipe dédiée aux réseaux de distribution à une direction de l’énergie (DG ENER), à Bruxelles, qui ne pense qu’aux interconnexions au nom du marché intérieur.
Or sans ces investissements massifs dans les réseaux et sans stratégie répondant à l’impératif de planification, les édiles bruxellois pourront bien continuer à défendre la primauté du marché et le miracle du verdissement à tous les étages, comme l’hydrogène ou l’éolien offshore, le Green Deal n’assurera ni la sécurité d’alimentation électrique du continent ni les objectifs climatiques de l’Europe.
Par conséquent, la CFE Énergies appelle les décideurs, à Paris en vue de la future programmation pluriannuelle de l’énergie comme à Bruxelles en vue du prochain mandat de la Commission européenne, à s’emparer du sujet des réseaux électriques et de créer un cadre de long terme favorable au développement de ces réseaux, qu’il s’agisse de planification et de régulation.
Surtout, la CFE Énergies tient à rappeler que le défi posé par ces investissements dans les réseaux sont aussi humains. Ce n’est en effet que si les gestionnaires de réseaux disposent des compétences, en nombre et en qualité, qu’ils pourront relever le challenge.
Au moment où les tensions se font croissantes sur le marché de l’emploi et compliquent le recrutement comme la fidélisation, la CFE Énergies regrette que les défenseurs de la suppression du régime spécial des IEG en aient occulté les conséquences sur un recrutement et une fidélisation pourtant indispensables aux gestionnaires de réseaux, et appelle à une politique sociale résolument ambitieuse et attractive.