Lettre des administrateurs salariés d’Enedis n°22
Enedis devient entreprise à mission : une démarche porteuse de sens pour les salariés et nos parties prenantes, à condition qu’il y ait une cohérence entre les moyens accordés et les objectifs assignés.
CONSEIL DE SURVEILLANCE DU 8 JUIN 2023
Autonomie de gestion d’Enedis saluée par la CRE et nouveau Directeur de la conformité
[…] Le « Rapport 2021-2022 sur le respect des codes de bonne conduite et l’indépendance des gestionnaires de réseaux d’électricité et de gaz naturel » de la CRE « observe que l’appropriation par les gestionnaires de réseaux des principes de bonne conduite et d’indépendance est satisfaisante » et que « les difficultés ou les risques principaux ne portent plus désormais sur l’indépendance opérationnelle vis-à-vis des maisons-mères EDF et Engie, qui se maintient à un très bon niveau ».
À ce propos, nous saluons l’arrivée de Jean-Charles Monnet en tant que nouveau directeur de la conformité en remplacement de François Marchin.
Pression économique sur le Groupe et évolution du TURPE
Malgré ce satisfecit accordé à l’autonomie de gestion, ne peut-on pas craindre une pression financière accrue sur Enedis dans les mois à venir ? La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré début juin que « EDF doit rester le bras armé de l’État ». Dès lors, comment la filiale à 100 % du « bras armé » peut-elle espérer se concentrer pleinement et librement sur les objectifs qui lui sont propres sans ignorer ceux dévolus à sa société-mère en termes de cash, d’investissements et de niveau d’endettement, et ce sous la pression d’un État de plus en plus présent ?
L’augmentation du TURPE de + 6,51 % au 1ᵉʳ août 2023 n’est pas la conséquence de ce contexte : elle résulte de la stricte application des règles de la CRE, énoncées par la délibération TURPE 6 de janvier 2021. Elle sera insuffisante à couvrir les besoins du distributeur qui a dû notamment faire face à un surcoût d’achat de pertes sur les marchés. […]
Enedis, entreprise à mission
Dès lors, on peut souhaiter que la transformation d’Enedis en « entreprise à mission » aille au- delà des effets attendus en termes de fierté des agents et d’image externe. En effet, affirmer comme il vient d’être décidé en Conseil de surveillance que la raison d’être d’Enedis est « d’agir pour un service public de la distribution d’électricité innovant, performant et solidaire » ainsi que de « raccorder la société au défi collectif d’un monde durable », c’est peut-être aussi se doter d’un garde-fou qui devra rappeler à qui de droit qu’Enedis ne doit pas être un simple instrument, notamment financier, à la disposition de ceux qui commandent au « bras armé ». […]
