À qui défend ses pairs, rien d’impossible !

L’intersyndicale
À moi, Président, deux mots.

Le Président
Parle.

L’intersyndicale
Ôte-moi d’un doute.
Connais-tu bien les IEG ?

Le Président
Oui.

L’intersyndicale
Sais-tu que ces entreprises furent – sont toujours ! – la vertu,
La vaillance et l’honneur de notre pays, le sais-tu ?

Le Président
Peut-être.

L’intersyndicale
Cette ardeur que sur nos banderoles nous portons,
Sais-tu que c’est notre héritage, le sais-tu ?

Le Président
Que m’importe !

L’intersyndicale
Demain, une fois de plus nous te le ferons savoir.

Le Président
Sont-ils présomptueux….

L’intersyndicale
Une telle intersyndicale n’est point banale, certes, mais aux causes bien nées
La valeur n’attend pas le nombre des années.

Le Président
Te mesurer à moi ! qui t’a rendu si vain,
Toi qu’on n’a jamais vu avec tant d’entrain ?

Sais-tu bien qui je suis ?

L’intersyndicale
Tout autre que nous
Au seul énoncé de ton nom, pourrait rentrer dans son trou.
Les palmes dont on voit tes ministres si couverts
Semblent porter écrit le destin de notre perte.
J’attaque en téméraire un bras encore dominateur,
Mais notre statut et nos retraites j’ai trop à cœur.
À qui défend ses pairs rien d’impossible :
Ton gouvernement est invaincu, mais non pas invincible.

D’après Pierre Corneille, Le Cid, Acte II

Un billet d’Anne Laszlo, Déléguée Fédérale Europe et Internationale