Retraites : et si on rétablissait un peu la vérité – épisode 2 : l’espérance de vie
Sans réelle surprise après un simulacre de concertations, aux antipodes d’un dialogue social exemplaire et des semaines d’animation médiatique, le gouvernement a présenté le 10 janvier son projet de réforme des retraites. L’Alliance CFE UNSA Énergies réaffirme son opposition à cette réforme et passe au crible les arguments du gouvernement.
“Nous vivons plus longtemps donc nous devons travailler plus longtemps”, déclarait le candidat Emmanuel Macron lors de la présentation de son programme le 17 mars 2022.
QU’EN EST-IL ?
Depuis plusieurs décennies, l’espérance de vie à la naissance, augmente. Entre 1994 et 2020, elle est ainsi passée de 81,8 ans à 85,1 ans pour les femmes et de 73,6 ans à 79,1 ans pour les hommes. Néanmoins, elle stagne depuis 2014, donc depuis presque 10 ans.
L’espérance de vie sans incapacité*, a également progressé, mais n’était, elle, que de 64,4 ans pour les hommes et 65,9 ans pour les femmes en 2020, selon l’INSEE…
Le Comité de Suivi des Retraites, dans son avis du 22 septembre 2022, fait remarquer que « compte tenu de la révision récente des projections d’espérance de vie, toute hausse de l’âge de départ à la retraite au-delà de celle qui est déjà prévue tirerait de nouveau à la baisse la durée de la retraite, a fortiori si les gains d’espérance de vie devaient être encore plus réduits ».
En clair : aucun gain d’espérance de vie récent en France ne justifie de travailler plus longtemps.
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* L’espérance de vie sans incapacité correspond au nombre d’années que peut espérer vivre une personne sans être limitée dans ses activités quotidiennes.
→ Épisode 1 : la question du financement du régime de retraite